http://www.oummahgetupstandup.com Une curieuse déposition  

Oeuvres littéraires: Une curieuse déposition


En vue de respecter le verset qui suit plus bas, il nous a paru nécessaire de signaler que cette nouvelle n'est qu'une simple supputation, un outil de réflexion destiné à susciter l'envie de recherches personnelles au lecteur. Cette nouvelle n'est en aucune manière un ouvrage complémentaire au Livre, et n'a en aucune façon, été composée sous inspiration divine. Le sujet étant sensible, les droits de l'auteur, à l'exception des frais de publication ou de mise en bande dessinée, tous frais d'adaptation audiovisuelle et de diffusion, seront donc intégralement reversés à des ouvres caritatives par l'auteur. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n'est qu'une pure coïncidence. J'espère que votre plaisir de lire cette nouvelle égalera celui que j'aurai eu à l'écrire.

" Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d'Allah pour en tirer un vil profit! - Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu'ils en profitent! "

* * *

(Extraits du Coran) 30. Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges: <Je vais établir sur la terre un Vicaire . Ils dirent: - Il dit: . 31. Et Il apprit à Adam tous les noms (des hommes qui auraient à assumer cette fonction), puis Il les présenta aux Anges et dit: < Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques ! > (dans votre prétention que vous êtes plus méritants qu'Adam). 32. - Ils dirent: < Gloire à Toi! Nous n'avons de savoir que ce que Tu nous a appris. Certes c'est Toi l'Omniscient, le Sage >. 33. - Il dit: < Ô Adam, informe-les de ces noms; > Puis quand celui-ci les eut informés de ces noms, Allah dit: < Ne vous ai-Je pas dit que Je connais les mystères des cieux et de la terre, et que Je sais ce que vous divulguez et ce que vous cachez? >

* * *

De tous les recoins de l'univers, il existe des voies à haut débit qui convergent vers une destination unique : l'Etre Suprême, l'Omniscient.

Par ces lieux de passage transitent en permanence des êtres invisibles à nos sens.

Arrivés vers ce point central, caché à nos plus puissants télescopes, car situé hors de nos dimensions, les anges (appelons-les ainsi, puisque tel est leur nom le plus commun) se voient mis en file par des anges protocolaires, chargés de faire régner l'ordre.

Chacun attend son tour, avant de se présenter devant un archange, chargé de prendre une décision préliminaire. Certains anges ne sont porteurs que d'un message, parfois une simple prière.

D'autres portent les âmes de défunts, en vue du jugement. Devant le trône de l'Omniscient, un nombre impressionnant de files convergent, et les anges déposent leur fardeau, la plupart du temps pour en reprendre un autre, chargé d'une nouvelle mission.

S'ils ne reçoivent rien à faire, ils attendent à l'écart, se contentant d'adorer leur Seigneur, ce qui est généralement considéré comme un devoir, mais aussi comme une récompense et un repos.

 

Et quelque part, dans l'univers, une supernova venait d'exploser.

Aussi, un nombre impressionnant de ces créatures spirituelles affluaient, porteuses de milliards d'âmes.

L'archange qui les recevait haussa les sourcils, parlant le seul langage universel pratiqué ici, le langage du coeur : " Hé bien, dites donc, le coin était habité, on dirait ! "

"Oui.", répondit un ange. "Toutes les planètes ont été vaporisées dans un rayon de 100 parsecs. Et les rayons gamma ont détruit encore plus.

"Toutes ces âmes seront à traiter le jour du jugement. Aussi, nous allons les mettre immédiatement au frigo. Ce n'est pas la peine de déranger Notre Seigneur pour si peu. Voilà la direction à prendre. Je préviens le gestionnaire de votre arrivée. "

L'archange interpella un ange de premier niveau, appelé Primus, qui dépassait tous les autres, visiblement très agité: " Hé là, où file-tu comme ça, toi ! "

- "Courrier urgent : quelqu'un vient de porter gravement atteinte à Notre Seigneur."

- "Murmure-moi cela à l'oreille."

L'ange de premier niveau s'exécuta, et, d'un blanc éblouissant, l'archange devint bleu de colère. (un bleu mordant fortement sur l'ultraviolet)

"Tu as raison : il ne peut être donné le moindre délai à un pareil incident. Je te colle au dos le code d'urgence."

L'instant d'après, Primus, devant qui tous les anges s'effaçaient pour lui laisser le passage, se retrouva le premier d'une file d'anges en face du trône où siégeait l'Omniscient, et se prosterna immédiatement.

"Qu'as-tu à me dire ?" - Fit l'Etre Suprême.

Primus était rose de honte: "Il y a, Seigneur, qu'un humain a gravement porté atteinte à ton honneur."

"Crois-tu que je ne soie pas déjà au courant ? J'ai voulu que tu portes cette nouvelle toi-même, car j'aime à ce qu'on m'annonce toujours ces incidents devant vous, afin que vous soyez au courant de l'évolution des choses. Formule donc à haute voix ce qui s'est passé."

"Cet humain a rappelé que tu avais promis de leur envoyer un Vicaire, et ils n'en ont plus depuis plusieurs siècles, qui soie officiellement agréé par toi."

- "Ouii. Et ensuite ? "

- "L'humain a dit que tu avais abandonné les hommes depuis beaucoup trop longtemps, et que cela constitue un délit aux yeux de leurs lois: l'abandon de famille."

- "Cela est bien exact. Chez eux, celui qui abandonne père et mère, ou ses enfants, ou plus généralement ses descendants, est généralement méprisé par les autres, même dans les régions où je n'ai jamais porté ma parole. Dis en quoi l'humain m'a offensé."

- " Il a, il a. Il a affirmé dans un document rendu public que le Créateur des mondes devrait avoir le courage de se présenter devant un homme de loi (un procureur général de la République si je me souviens bien) en vue de faire acter le délit."

 
 

Une vague de stupeur et de colère parcouru tous les anges présents.

L'Omniscient éleva la voix : "Vous voyez ? N'importe quoi ! C'est vraiment n'importe quoi ! Je réalise toujours ce que je promets au jour que j'ai fixé, et personne ne me contraint à le faire avant."

Un archange, passé le moment de stupéfaction, se rapprocha du trône.

- "Que vas-tu faire, Seigneur ? Cette nouvelle apporte le désordre ici. Ceux qui t'adorent sont grandement perturbés."

- "Il y a plusieurs solutions que j'avais déjà prévu en pareille situation. Je pourrai convoquer l'âme de cet humain dans l'instant, et prendre une sanction pour l'exemple. Mais ce serait plutôt mesquin de ma part. Et après tout, il faut se mettre à leur place. Je pourrai aussi agréer un Vicaire plus tôt que je l'ai prévu, mais cette décision serait tout aussi mauvaise que la première, car elle reviendrait à céder à un chantage."

- "Alors ?"

- "Je vais entreprendre ce que j'avais prévu en pareil cas : je vais envoyer mon Esprit sur place, et les surprendre à leur propre jeu."

- "Mais ici, tout va t'il être bloqué ?"

- "Absolument pas : nous continuons comme d'habitude. Je suis partout et nulle part."

Tous les anges approuvèrent : "Gloire à Toi ! Certes c'est Toi l'Omniscient, le Sage."

 

Ils n'avaient pas achevé leur réponse que l'Esprit de Dieu était en route vers la Terre, ou, du moins, une petite partie de lui-même, ayant pris momentanément son autonomie, et destinée à se refondre ultérieurement dans son tout.

Chemin faisant, il se rappela ce qu'il avait à faire. Il avait prévu cet incident depuis longtemps, et se souvient qu'il s'était promis de régler cette affaire à la loyale, c'est-à-dire avec une force et une intelligence égale à celle de l'homme, à l'exception de la capacité de réaliser quelques petits miracles de peu d'importance, pour compenser l'inconfort du voyageur. Il s'était déjà battu avec un homme ici, sous l'apparence d'un autre homme, et avait été vaincu. Ce jeu l'avait amusé.

L'Esprit de Dieu survola une ville qu'il connaissait bien, décida de se créer un corps d'homme, et porta son choix sur une rue où il fit apparition, de par sa simple et propre volonté.

* * *

C'était une fin d'après-midi, à Jérusalem.

Un homme barbu, fort maigre, portant de longues tresses et habillé tout en noir, achevait de coller une affiche. Il sursauta violemment.

Quelqu'un venait de dire dans l'hébreu le plus archaïque derrière lui : "Bonjour, Monsieur."

L'activité à laquelle il se livrait n'était pas légale: Il collait ses affiches sans en avoir demandé l'autorisation auprès de l'administration compétente. Aussi avait-il pris soin de n'être aperçu par personne. Il avait cru la rue vide de tout occupant ! Il se retourna lentement, croyant avoir affaire à un rabbin très âgé, ou à un policier un peu farceur.

 

 

 

Il écarquilla les yeux, qu'il se couvrit ensuite, et ne put s'empêcher de s'exclamer, en hébreu. "Encore un !"

Le jeune homme qui était devant lui semblait surpris. L'homme barbu leva la main, dit : "Un moment s'il vous plaît ! ", et se précipita vers sa camionnette, pour en extraire un manteau, qu'il s'empressa de tendre vers le jeune homme.

"Pouvez-vous mettre ceci sur vous, s'il vous plaît, je vous en prie, s'il vous plaît."

Le jeune homme, sensible à une imploration dite sur un ton si pressant, tendit les bras, tentant de l'enfiler maladroitement à l'envers, avec les boutons dans le dos.

"Non, pas comme cela, voyons, dans l'autre sens ! " - Il aida le jeune homme à enfiler le manteau et le boutonna soigneusement.

Cette opération terminée, le jeune homme lui posa une question. Pourquoi avez-vous dit : "Encore un !"

Le barbu se gratta la tête, l'air gêné: "A peu près 30 fois par an, un touriste débarque chez nous, se déshabille entièrement, et proclame ensuite qu'il est le Messie."

- "Ha ? C'est juste cela qui pose un problème ?...Ne vous en faites donc pas, je ne pourrai pas être le Messie, puisque je suis l'Esprit de Dieu."

Le barbu se balança d'un pied sur l'autre: "Chuuut ! Tais-toi. Sais-tu que crier cela en rue peut te valoir la lapidation immédiate ?"

- "Ha bon ? Vous n'aimez pas Dieu ? "

- "Si !!! - Mais usurper Dieu est un sacrilège !"

- "Ha oui, je comprend. Mais je n'usurpe personne. Je suis -vraiment- l'Esprit de Dieu... Pourquoi m'amuserais-je à m'usurper moi-même ? "

Le barbu soupira. "Bon. D'accord. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?"

- "Je voudrais me présenter devant un homme de loi pour déclarer avoir commis le délit d'abandon de famille."

- "Et tu l'a vraiment fait ?"

- "Cela reste sujet à caution. On m'en accuse, et on m'accuse de ne pas me présenter. Alors je me présente. C'est à l'homme de loi de décider de la véracité du délit. Que dois-je faire ? "

Le barbu réfléchit quelques instants

"Attends, j'ai une idée.", s'écria-t'il... Il prit son téléphone portable, composa un numéro, puis murmura quelques paroles en yiddish.

Puis il raccrocha, l'air satisfait, pour annoncer: "Voilà, il y a des gens qui vont te chercher avec une autre camionnette. Moi, je dois remettre mes affaires dans la mienne. Ensuite je resterai avec toi jusqu'à leur arrivée."

 

Moins de 10 minutes après, une ambulance arriva toute sirène hurlante, et s'arrêta devant eux. Le chauffeur coupa la sirène et descendit, suivi par son convoyeur. Il dévisagea le barbu, dévisagea le jeune homme de bas en haut (jeune homme qui était tout nu en-dessous de son manteau), puis se retourna vers le barbu: "C'est notre client ?"

- "Oui."

- "Il se prend pour qui celui-là ?"

Le barbu, très embarrassé, lui murmura tout bas à l'oreille : "Il se prend pour l'Esprit de Dieu. Il vaut mieux ne pas le contrarier, je crois."

"Ha ! Evidemment. Cela n'est pas fréquent. On va le mettre en sécurité, pour lui trouver une solution, à ce problème."

Le chauffeur se retourna vers le jeune homme, se pencha légèrement en indiquant l'ambulance avec ses deux mains, avec une politesse digne du meilleur employé d'hôtel: "Veuillez avoir la bonté de nous suivre, Monsieur. Nous allons vous emmener dans un endroit tranquille où nous pourrons parler de tout cela à notre aise."

L'Esprit de Dieu se laissa faire sans méfiance. Il était naturellement bon, et faire appel à sa bonté lui donnait presque toujours envie de donner une suite favorable. De plus, Il s'était interdit de pouvoir, pendant cette mission qu'il s'était assigné à lui-même, pressentir l'avenir, se fiant seulement au faible instinct d'un humain. On le fit allonger sur une couchette, et l'un des hommes resta avec lui, pendant que l'autre refermait les portes, et redémarrait le véhicule, pour prendre une direction inconnue. Le jeune homme remarqua que le convoyeur lui immobilisait tous les membres.

"Pourquoi faites-vous cela ?"

"Afin que tu ne te blesse pas."

"Et pourquoi maintenant, cette piqûre ?"

"Un petit calmant. Rien de méchant. Tu passeras une bonne nuit chez nous, et demain, un gentil monsieur viendra parler avec toi."

L'Esprit de Dieu n'était plus d'accord.

Il n'était pas venu sur la terre des hommes pour dormir. Il avait vraiment d'autre chose que cela à faire. Et puis, l'instinct de l'homme qu'il avait créé pour cette première tentative lui soufflait qu'on lui mentait.

Le convoyeur avait achevé ce qu'il avait à faire, et se tourna vers l'avant, échangeant quelques mots avec le chauffeur, jusqu'à l'arrivée de l'ambulance à un service d'urgence.

Il se retourna vers la couchette, désireux de demander l'identité réelle du jeune homme, afin de compléter un formulaire, et laissa tomber ses notes: la couchette était vierge de tout occupant, les sangles n'enserraient plus que le vide ! En-dessous de la couchette, il n'y avait rien non plus.

Le convoyeur en resta paralysé et sans voix. Deux infirmiers venaient d'ouvrir les portes, et fixèrent le convoyeur, interloqués. "Alors ?" L'autre ne trouva rien à répondre, et ne put qu'écarter les mains d'impuissance, en guise d'explication. On appela le chauffeur, qui tomba également dans la stupeur la plus totale : il ne s'était pourtant arrêté à aucun carrefour, et son chargement avait disparu: Il se retourna en se prenant la tête en main, regarda à nouveau lentement l'intérieur, puis se reprit la tête en main.

Les deux infirmiers, qui ne comprenaient rien à ce manège, s'énervèrent : "Encore un coup comme ça, et c'est vous qu'on embarque ! Vous croyez qu'on n'a que ça à faire ici, avec vos pitreries ! "

Un des infirmiers s'adressa à son collègue : "On ne peut pas laisser passer ça. Moi, je leur colle un rapport chez le directeur." Il cria plus fort encore, en retournant aux urgences d'où ils étaient tous deux accouru : "Maintenant, fichez le camp d'ici !"

Les ambulanciers, insensibles aux insultes qui suivirent, se regardèrent et s'exécutèrent, remettant à plus tard de chercher à comprendre ce qui s'était passé.

Le convoyeur murmura au chauffeur : "Ne nous repointe pas tout de suite en service, je voudrais. Je voudrais me rendre dans une synagogue quelques instants, tu comprends ? Je ne me sens pas très bien. Il faut que je décante un peu tout ça"

- "Toi aussi ? C'est une bonne idée. J'irai avec toi. Je ne me sens pas très bien en état de conduire. Dis, le type qu'on a chargé, tu l'as mangé ou quoi ?"

- "Non. Il était là, attaché comme un saucisson, et l'instant d'après, le temps de me tourner pour te parler, il avait disparu."

* * *

Pendant qu'ils devisaient ainsi,

L'Esprit de Dieu flottait déjà ailleurs, amusé par l'incident. "Quand je me force à être con, je ne me rate pas ! " se dit'Il.

Il décida, pour éviter d'être à nouveau vu nu, ce qui semblait poser des problèmes ici, d'entrer dans le corps déjà en vie d'un homme. Après tout, ce ne serait qu'un emprunt provisoire qui lui éviterait le problème de se trouver des vêtements conventionnels.

Et puis, il jugea plus raisonnable de ne pas déclarer sa véritable identité, à moins que cela s'avère vraiment nécessaire. Il survola quelques instants la Terre, et fixa son choix sur une région où avait vécu son dernier Prophète...Quelques instants après, il avait fixé son choix sur un quidam qui déambulait en direction d'une mosquée.

* * *

L'homme ne se rendit compte de rien. L'instant d'avant, il était lui. L'instant d'après, l'Esprit de Dieu avait pris possession de son corps, et avait éteint provisoirement la conscience de l'homme. L'Esprit de Dieu commanda au corps de continuer sa marche, tout en regardant autour de lui. La rue n'en avait plus que le nom. Partout, les maisons étaient éventrées, les véhicules détériorés ou rangés n'importe comment.

L'Esprit de Dieu était curieux de voir comment on priait le Créateur des mondes ici, et suivit d'autres hommes qui se rendait à la mosquée. Un véhicule faisait route derrière lui, klaxonnant furieusement pour réclamer le passage.

Tout à coup, tout se transforma en chaleur et lumière, suivi d'une onde de choc, qui bouscula tout dans un rayon de 800 mètres.  
 

L'esprit de Dieu, chassé brutalement de l'homme dont il avait pris possession, se remit à flotter au-dessus des lieux.

Partout, des âmes se préparaient à monter, et des anges venaient en prendre livraison. Parmi une de ces âmes, l'Esprit de Dieu en repéra une qui semblait très fière de l'incident qui venait de ce passer (Un attentat suicide à la bombe).

Cela lui sembla louche, car toutes les autres âmes se montraient stupéfaites et affligées.

Il héla un ange qui venait justement d'en prendre possession. "Toi, viens ici !"

- "Oui, Seigneur. "

- "Emmène-moi ça devant moi.", fit l'Esprit de Dieu en désignant l'âme qu'il avait repéré. L'ange s'exécuta.

L'Esprit de Dieu grava quelques mots sur l'âme : "A ne traiter que par Moi-Même et par moi Seul, en priorité, dès que je serai revenu dans mon Tout, de la Terre."

"Voilà. Tu peux aller, maintenant. Envoi express. Donc prend un autre ange pour t'accompagner, afin de t'annoncer."

L'ange se remit en route, suivi par un autre ange qui murmura : "J'ai l'impression que ton colis va fumer un fameux cigare..."

- "Moi aussi, je ne voudrais pas être à sa place. Surtout quand il comprendra qu'il va être envoyé à un autre endroit que celui où il escompter arriver. un endroit avec -ah,ah,ah- des ouris."

- "Tu parles Charles, les seules ouris qu'il verra, je crois bien qu'elles n'auront qu'une peau toute fripée, deux belles cornes, des yeux rouges, une haleine puante et des ailes de chauve-souris toutes noires."

 

* * *

L'Esprit de Dieu, pendant ce temps, s'était remis à la recherche d'un autre corps humain à emprunter. L'Esprit de Dieu décida de changer d'endroit. Il parcouru quelques milliers de kilomètre, et infléchit sa course vers le Nord, puis se stabilisa autour d'une grande ville : Paris.

 

"Paris : la ville lumière ", se dit l'Esprit de Dieu. "Pourquoi ne pas essayer ici ?"

Il se mit à descendre, hésita quelques instants, puis fixa son attention sur une ombre courbée, qui progressait péniblement en direction d'une petite place en étoile. La forme de l'étoile lui plut. Il entra dans la chair de l'homme, et en pris possession.

Immédiatement, une confusion l'envahit. Il se rendit compte que l'homme dont il avait pris le contrôle était très vieux. Il n'était plus très conscient de ce qu'il était venu faire ici, ressentait une très, très grande fatigue. Il examina ses mains : elles étaient ridées, usées par l'âge.

"Ainsi, c'est cela être vieux. ", se dit-il.

"Ce n'est pas désagréable, on redevient un enfant, pur, innocent, comme ceux que j'aime voir devant moi."

Il constata cela, et jugea que cela était toujours bon, ce retour vers l'innocence. Il ressentit également une sensation qu'il ne connaissait pas, un malaise, au niveau de l'estomac. Et une agréable odeur semblait correspondre à ce malaise. Il suivit l'odeur, jusqu'à aboutir devant l'échappe d'une marchande de gaufre, tenue par une jeune fille agréable à regarder, et, de plus, souriante, ce qui ne gâchait rien.

Il examina ce qu'elle proposait devant elle.

"Une gaufre, monsieur ?"

L'Esprit de Dieu était étonné d'être ainsi interpellé, mais, dans un instinct profond qu'il s'était (il s'en souvenait vaguement) tenu de respecter, il fallait faire semblant de rien, il tenta de se comporter normalement.

"Oui, volontiers."

La jeune femme prit une des choses qui était étalée devant elle, sapoudra au-dessus quelque chose de blanc, l'emballa partiellement dans un papier très fin, et le tendit au vieil homme qui se tenait devant son échoppe. L'Esprit de Dieu prit la chose, vit que cela sentait très bon, et, instinctivement, commença à manger, ne prenant pas garde au papier, qu'il mangeait avec le reste.

Il avala quelques bouchées, puis s'arrêta, par politesse, et puis, par curiosité aussi: Il avait envie de parler. "C'est très bon ! Avec quoi faites-vous cela ?"

- "Oh ! De la farine, des oufs, un peu de sel (pas trop), un peu d'huile pour qu'elles ne collent pas aux plaques, et du sucre perlé. Naturellement, je ne peux pas vous donner tous les ingrédients, chacun a son jardin secret."

- "Je comprends. Dites, mon enfant, puis-je vous poser une question ?"

- "Je vous en prie."

- "Je voudrais parler à un homme de loi. "

- "Oh, c'est seulement cela ? -Il suffit de trouver un avocat, voyons. Tenez, voyez la plaquette dorée, derrière vous ? " L'Esprit de Dieu regarda derrière lui. Effectivement, une plaquette dorée trônait à une façade. Il ne put lire ce qui était écrit à cette distance, car, bizarrement, sa vue était trouble, phénomène qu'il ne connaissait pas.

- "Oui, je la vois."

- "Hé bien, c'est celle d'un avocat. Ce sont des gens qui aident ceux qui ne connaissent rien aux lois. Il suffit de sonner pour être reçu, ou, à défaut, de demander un rendez-vous. Si vous n'avez pas beaucoup d'argent, vous demandez le forfait à 25 euros."

- "Et que se passe-t'il après ?"

- "S'il est d'accord, vous pouvez poser une question unique, il vous répondra, et vous ne devrez payer que 25 euros. Vous pouvez tout leur dire, ils sont là pour conseiller et n'ont aucun pouvoir répressif."

L'Esprit de Dieu se dit que c'était un bon moyen de gagner du temps, et se promis de suivre le conseil.

"Je vous remercie infiniment, mon enfant."... Il termina ce que la jeune femme lui avait donné, et s'apprêtait à partir, quand il entendit la voix de la jeune femme.

"Monsieur !"

"Oui ?"

"La gaufre coûte 1 Euro soixante. N'avez-vous pas oublié de me payer ?"

Payer ? L'Esprit de Dieu avait de grandes difficultés à comprendre ce qu'elle lui voulait par cela. Elle avait été gentille. Elle lui avait fait plaisir. Peut-être, demandait-elle quelque chose, que le vieil homme dont il avait pris l'apparence, devait avoir dans ses poches ?

Il se mit à explorer celles-ci. Dans la poche de droite, il trouva quelques rondelles de métaux, et se mit à les examiner, mais ne réussit pas à en lire les textes gravés : là, aussi, il voyait trouble. Il montra les pièces dans la paume de sa main droite, en demandant à la demoiselle :

"Que vous faut-il ?"

La demoiselle s'apprêtait à les prendre. Il écarta sa main.

"Non, ne les prenez pas !!! - Celles-ci ne sont pas à moi. Montrez-moi seulement celles qu'il vous faut."

La jeune femme le regarda avec curiosité, puis s'exécuta : "Hé bien, il me faudrait celle-là, celle-là, et, voyons.celle-là. Et ce sera parfait."

L'Esprit de Dieu prit les trois pièces, les mit dans la poche gauche qui était vide, et replaça les autres pièces dans la poche droite. Emprunter le corps d'un homme était une chose, lui voler son bien en était une autre. Voler un homme était pour lui inconcevable, dans le cadre de la mission qu'il s'était lui-même assigné.

"Avez-vous confiance en moi ? Je voudrais vous payer, mais autrement."

La jeune femme ne savait que faire. Pourquoi ne pas lui donner directement ? Pourtant, ce vieil homme avait l'ait très inoffensif. Pourquoi s'opposer à ces lubies ? C'était un client. Un nouveau client, qui ne s'était jamais arrêté ici. Pourquoi le contrarier ? Après tout, elle verrait bien.

"Que dois-je faire ?"

- "Mettez vos deux mains devant vous, jointes paume contre paume."

- "D'accord "

Elle tendit ses deux mains au-dessus de son présentoir. Il fit de même, enserrant ses deux mains.

"N'ayez pas peur, cela va chauffer un peu. Après, vous serez payée."

La jeune femme commençait à se dire que ce vieil homme était un peu fou, mais se laissa faire : elle avait envie de rire.

Le vieil homme révulsa les yeux quelques instants, et relâcha brutalement ses mains, occupé à recouvrir un équilibre qu'il semblait sur le point de perdre.

La jeune femme, quand à elle, était préoccupée par tout autre chose: quelque chose de très chaud occupait ses deux paumes. Elle ouvrit ses mains et regarda leur contenu : les pièces convoitées était là.

Elle leva les yeux, ébauchant une question, et s'arrêta pile : l'homme s'était déjà éloigné, trottinant allègrement vers le cabinet de l'avocat, insouciant des klaxons furieux des véhicules dont il gênait le passage ou des insultes des conducteurs.

* * *

Une secrétaire introduisit le vieil homme auprès de l'avocat, tout en l'ayant soigneusement sermonné afin qu'il prenne l'habitude de prendre rendez-vous par la suite.

 

L'Esprit de Dieu serra la main de l'homme de loi, et, à son invitation, prit place devant son bureau. Il se mit à examiner l'intérieur de la pièce, attendant que l'autre prenne la parole.

L'avocat n'avait pas de temps à perdre, mais compte tenu de l'âge visiblement avancé de ce nouveau client, le laissa faire, puis toussota discrètement pour rappeler l'attention sur lui.

"Monsieur ? "

L'Esprit de Dieu dévisagea l'avocat, qui reprit : "Comment allez-vous ? "

"Je vais très bien, merci. Je me sens seulement fort fatigué. "

"Quel est votre nom ? "

"Je m'appelle Yésuicéluikisui."

L'avocat gribouilla phonétiquement ce nom, tout en pensant que son client devait être un grec.

"Quel est l'objet de votre visite ? "

"Quel objet ? "

"Pourquoi êtes-vous venu me voir ? "

"Ah oui ! Hé bien, voilà. Je crois me souvenir que quelqu'un (un de mes lointains descendants) m'accuse d'un délit. "

"Lequel ? "

"Abandon d'enfants. Non, attendez, ce n'était pas le bon terme, abandon de famille, voilà, je me souviens maintenant, voilà les termes qui avaient été employés."

"Combien avez-vous de descendants ? "

"Je ne sais pas exactement combien, le compte exact n'est pas encore établi. "

"Tant que cela ? Mais à peu près combien alors ? Cinq ? dix ? "

L'Esprit de Dieu fit une geste de la main vers le haut.

"Plus encore ? douze, quinze ? "

L'Esprit de Dieu secoua la tête et fit un geste encore plus impératif vers le haut.

"Combien alors ? Dites-moi un chiffre approximatif ! "

"Ici, c'est un neuf suivi de 9 zéros, mais le décompte n'est pas encore établi. Et j'en ai encore beaucoup d'autre ailleurs. "

L'avocat déposa son stylo, car il avait l'habitude de prendre des notes, mais cette affaire-ci s'engageait mal. Il plissa les yeux, cherchant autre chose à demander pour faire avancer l'entretien.

L'Esprit de Dieu, sentant son embarras, reprit la parole:

"En fait, je voudrais simplement poser une question relative à l'accusation dont je fais l'objet. "

"Posez donc votre question. "

"Où faut-il en faire la déclaration, de manière à être en ordre ? "

"Rien ne vous oblige à le faire, du moment qu'aucune plainte officielle n'a été engagée contre vous. "

"Je tiens tout de même à le faire. "

"C'est comme vous voulez. Je vous remettrai la carte de visite du Procureur Général de l'arrondissement, avec un petit mot de ma part. C'est un ami personnel. Vous trouverez facilement, c'est au bout de la rue en sortant d'ici, sur la Place. Mais à quand remonte à cet abandon de famille ? "

L'Esprit de Dieu fut obligé de réfléchir quelques instants.

"Excusez-moi, je me fais un peu vieux. En quelle année sommes-nous ?"

L'avocat se surprit à sourire.

"En 2006. "

"Alors, cela fait environ 1.600 ans."

L'avocat rempocha son sourire. Ce client-ci semblait parler sérieusement. Mais il était âgé. Probablement un ancien armateur grec qui aurait perdu un peu les pédales. Il tenta de vérifier son hypothèse.

"Quel est ou était votre profession ? "

"Ma profession ? Je ne comprends pas. Mes activités voulez-vous dire ? "

"Oui, c'est cela. "

"La création. Creer des programmes pour me tenir compagnie. Ensuite créer des choses, minérales d'abord, puis organiques. C'est cela que j'ai fait. Avec un grand intérêt pour la cybernétique."

" Vous êtes donc un artiste informaticien ou un informaticien artiste ?"

L'Esprit de Dieu approuva de la tête.

"Et. en tirez-vous des revenus ? "

"Pardon ? "

"De vos activités, gagnez-vous suffisamment pour vivre et avoir assuré votre pension ? "

L'Esprit de Dieu était de nouveau très embarrassé. Il commençait à se demander si cela valait la peine d'être venu. Il était venu poser une simple question, et ne recevait en réponse que d'autres questions.

"Je n'en ai pas besoin. Je fais cela pour mon simple plaisir. "

"Ah?", fit l'avocat toujours embarrassé..."Et vos enfants ou plus généralement vos descendants, viennent-ils vous voir, pour s'occuper de vous, par exemple ?"

 

"Encore une question!", soupira l'Esprit de Dieu.

"Certains oui, d'autres non. Ce n'est pas cela qui me désole le plus. Trop parmi ceux qui viennent me voir, le font finalement pour me demander quelque chose, ce qui m'attriste déjà. Pire encore, monsieur, ceux qui viennent me voir se disputent entre eux devant moi ou en cachette, et parfois vont même jusqu'à se tuer, de plus en plus souvent, pour des questions d'héritage et de prééminence pour la possession de ce que je leur ai laissé. "

"Et que leur avez-vous laissé ? "

"Un livre en trois tomes, dont le troisième tome est uniquement composé de versets."

"Possédez-vous autre chose ?"

"Non. Pour quoi faire ?"

L'Esprit de Dieu remarqua que l'avocat consultait sa montre, et jugea bon de mettre fin à l'entretien.

"Pouvez-vous répondre à ma question, en me donnant le nom de ce procureur ?"

L'avocat vit dans cette réaction un moyen de se débarrasser de ce client dont il ne savait que faire. Il ouvrit un tiroir, prit une carte de visite, nota un message dans un feuille qu'il plia et glissa dans une enveloppe, y écrivit un nom, et remit le tout à son interlocuteur: " Sur la carte, vous lirez l'adresse. Mais cependant, ne vous inquiétez pas trop concernant le problème que vous me présentez."

L'Esprit de Dieu sursauta, son attention soudain éveillée: "Je vous écoute."

"D'après ce que vous me dites, à savoir l'état de vos avoirs et de vos ressources, il me semble que c'est plutôt vos descendants qui devraient s'occuper de vous ! D'autre part, toute plainte de leur part me semble avoir peu de chances d'aboutir, excepté pour les descendants nés récemment. "

"Ah bon, pourquoi ?"

"Parce que, pour la plus grande partie d'entre eux, il y aurait prescription, monsieur, les faits remontent à trop longtemps ! De plus, même si vos derniers descendants avaient des droits et introduisaient une plainte, vous pourriez plaider l'insolvabilité, ainsi que l'incapacité due à un grand âge."

L'Esprit de Dieu était content. Ainsi, il se sentit plus sûr de lui pour se présenter au Procureur. Il se souvint que (comment déjà ?-Ah oui) la consultation coûtait vingt-cinq Euros.

Il chercha dans toutes ses poches, sentit un objet épais contre sa poitrine, et parvient à extraire un objet en cuir dont il consulta le contenu : des papiers de couleur y portaient des numéros faciles à lire. Il prit un papier qui mentionnait vingt Euros, et un autre qui en mentionnait cinq, puis il les jeta par terre devant lui. L'avocat se leva et fit le tour du bureau pour aider ce client, qui, visiblement, se trouvait très gêné par l'âge.

L'Esprit de Dieu ramassa ce qui maintenant se trouvait devant lui, deux billets de vingt et deux billet de cinq. Il tendit le montant convenu à l'avocat, et remis le reste dans le portefeuille, qu'il reglissa à sa place d'origine.

L'avocat était un peu troublé par ce soudain doublement du montant qu'il avait vu tomber, mais haussa les épaules, et aida son client à se lever, puis le conduisit personnellement vers la sortie, poussant la courtoisie jusqu'à le laisser à la porte d'entrée.

"N'hésitez pas à revenir me voir si vous le jugez utile."

"Je n'y manquerais pas. Merci. Merci infiniment."

C'est seulement quand il se fut assis à son bureau, et qu'il se préparait à ouvrir un dossier au nom de ce monsieur, qu'il se rendit compte de la signification intrinsèque de ce nom, maladroitement interprété comme d'origine grecque.

"Yésuicéluikisui ", se murmura t'il.

"Yé sui célui ki sui. JE SUIS CELUI QUI SUIS..."

Il resta assis à regarder fixement dans le vide un long moment, se leva de son bureau, chercha vainement le vieil homme de sa fenêtre, puis alla se rasseoir, pour demander à sa secrétaire d'introduire le client suivant.

Pour la première fois de sa vie, il eut quelque chose d'étrange à raconter à sa femme au souper du soir.

Elle lui reprochait jusqu'alors de ne radoter que des histoires tristes et ennuyeuses, et eut même quelque fou-rires devant son air penaud et, très, très embarrassé. Elle s'arrêta de rire quand elle s'aperçut qu'il s'était mis à pleurer.

Elle l'avait déjà vu rire, mais c'était la toute première fois qu'elle voyait son homme au coeur parfois si dur, de part sa haute et serieuse fonction, se mettre à pleurer. Elle ne sut que dire. Qu'aurait-t'elle pu dire ? - Finalement, elle se dit qu'il devait être un peu surmené, alla lui chercher quelque chose de fort à boire, et lui proposa de penser à prendre des vacances.

 

* * *

Le Procureur Général de la république était content lui aussi : ses heures de bureau arrivait à leur fin. Bientôt, il serait de retour à la maison. Quelques coups frappés à sa porte le sortirent de sa rêverie, et il cria : "Oui ! " C'était le planton de service qui avait été chargé de prendre la déposition du vieux monsieur, celui qui été venu avec un petit mot de l'avocat demandant qu'on soie aimable et compréhensif, car, visiblement, son client était un peu trop âgé pour se débrouiller seul. " Mes respects, Monsieur le procureur. J'ai terminé la déposition du Monsieur qui est déjà parti. Mais . "

"Mais quoi, vous avez oublié un élément important ? "

"Non, non, ce n'est pas cela, tout a été fait dans les règles "

"Alors, où est le problème ? "

"D'abord, c'est dans le nom. Il m'a donné un nom qui ne correspond pas à sa carte d'identité, alors je l'ai indiqué comme surnom pour tourner le problème, car il commençait à s'énerver quand il s'est rendu compte que je ne le croyais pas."

"C'est peut-être un nom d'auteur qu'il a finit pas considérer comme le sien. Lénine s'appelait bien en réalité Vladimir Illitch Oulianof, alors."

"Vu comme ça. Mais ce n'est pas tout. Il prétendait avoir tellement de descendants que je n'ai pris que les premiers, en lui demandant d'envoyer une liste complète plus tard par poste. Lisez la liste de ses premiers enfants, vous comprendrez. Le monsieur avait un problème de prononciation, et moi-même je ne suis pas très fort en orthographe avec ces noms d'étranger. Ce qui a fait que je ne me suis pas rendu compte tout de suite. "

Le Procureur, haussa les sourcils, prit la liste provisoire annexée au procès-verbal et y jeta un oil distrait, pendant que l'autre se murmurait à lui-même : " Et il ne m'a donné que des prénoms, auxquels j'ai mis comme nom les villages où on peut les trouver. Il a été incapable de me situer ces patelins, d'ailleurs."

Le Procureur écarta le papier : il était pressé de rentrer chez lui. " On demandera un complément d'enquête, si nécessaire. "

"Cela risque d'être long "

"Pourquoi ? "

Le planton de service se balança d'un pied sur l'autre. Il ne savait pas comment présenter ce qu'il avait compris. Finalement, une idée lui traversa l'esprit:

"Monsieur le Procureur, lisez-vous la... la Bible ? "

"Cela m'est arrivé, quand j'étais jeune. "

"Alors, s'il vous plaît..., au vu de ce qui est écrit dans la Bible - tout au début !- regardez MIEUX."

Annexe au Procès-verbal n°PARISXV/2006/03/04/125786/45
 

Liste non exhaustive des descendants déclarés et reconnus par Monsieur Sylvain DUFOUR, dit 'Yésuicéluiquisui', domicilié Place de l'Etoile,17 Paris XV, veuf, pensionné :

1) Hadan d'Hédenne
2) Aive d'Hédenne
3) Ca-ain d'Hédenne
4) Abbèlle d'Hédenne
5) Sètt d'Hédenne
6) Hénocque d'Hédenne
7) Hénocque d'Hénoke
8) Iradde d'Hénoke
9) . (liste complète à communiquer ultérieurement par le déposant au principal, en cas de poursuite judiciaire éventuelle, dans le cadre du présent dossier)
 

* * * FIN * * *

"Et tu verras les montagnes - tu les crois figées - alors qu'elles passent comme des nuages."
"Telle est l'oeuvre d'Allah qui a tout façonné à la perfection. Il est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites !" (K'ran, XXVII, 88)

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" Il existe des gens honnêtes et malheureux.
Certains croient que c'est le malheur. D'autres pensent que c'est le bonheur.
Ceux qui croient en Dieu n'ont point peur de cela,
et ceux qui n'y croient pas ont peur.

Alors c'est pour cela que le repentir existe."

(De la part d'une copine, à qui une voix a dicté cela en arabe, en réponse à une question privée par téléphone de l'auteur en 2004)
 
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